Je suis une personne
généreuse de nature, une personne dont la générosité fait partie de son ADN. Je suis une de celle qui donne plus qu’elle ne
possède, ainsi je fais don facilement de mon temps, de mon énergie et de mes
biens, peu importe qu’il m’en reste ou non ! Ce qui a souvent fait de moi une proie facile
pour les personnes malsaines. Vous
savez ce genre de personne sangsue, tellement
vorace qu’elle vous dépouille de votre dernière goutte de sang, sans vous
laisser le numéro de téléphone de la Croix-Rouge pour vous faire transfuser… Mais j’ai
appris à les dépister et à mettre mes énergies ailleurs, tout en continuant de
donner beaucoup plus facilement que recevoir !
J’ai toujours eu plus d’aisance
à donner aux autres, plutôt que de recevoir d’autrui !!! Lorsque j’accepte de recevoir des autres, j’ai
souvent le sentiment que je devrai leur être redevable et ainsi perdre de mon
indépendance… comme si on ne pouvait
m’offrir un bien, du temps ou de l’énergie avec autant de bonheur et de plaisir
que moi je le fais pour les autres, sans rien attendre d’eux.
Contrairement à moi, j’ai
une sœur qui vit les choses très différemment et qui a énormément de facilité à
accepter le don de soi des autres. Elle
se fait un devoir de me rappeler constamment que je dois apprendre à me gâter
et à me laisser gâter par les autres. J’envie
parfois l’aptitude qu’elle possède à se laisser aimer sans complexe, ni culpabilité.
Je me souviens
clairement du moment où notre mère nous a offert un voyage de filles dans le sud… Nous étions folles de joie à l’idée de partir
toutes les 4 au soleil. Par contre, j’ai
dû y penser longtemps avant d’accepter, alors que ma sœur avait accepté avant
même que ma mère finisse de nous faire l’offre !
Et à
Noël il y a 2 ans, lorsque mon mec m’a offert mon vélo de route, sans tenir
compte de l’entente que nous avions prise de ne pas se donner de cadeau. Me connaissant très bien, il a plaidé le
bonus de fin d’année, pour que je l’accepte !
Et dernièrement des excellentes amies à moi, m’ont annoncées que pour
mes 40 ans elles m’offraient un voyage en Europe en leur compagnie. Wow quel cadeau !!! Recevoir de ma mère ou de mon mec c’est une
chose, mais recevoir autant, de la part d’amies… c’était trop pour moi !!! Ce n’est qu’après 1 mois de réflexion que
j’ai finalement pu prononcer les mots : J’ACCEPTE VOTRE CADEAU AVEC
PLAISIR. Non pas que je n’en avais pas
envie, au contraire dès les premières minutes où j’ai eu cette offre je me suis
tout de suite imaginée avec le béret sur la tête, la baguette sous le bras,
assise à une terrasse de Paris à déguster foie gras et champagne ! D’un autre côté, il m’était impossible d’accepter,
puisque j’avais le sentiment d’abuser de leur générosité, que j’avais peur
d’être perçue comme une opportuniste et que j’avais le sentiment d’être dans l’obligation
de leur être redevable jusqu’à la fin de mes jours ! J’ai donc pris le temps de réfléchir pour
être bien à l’aise avec ma décision… Mes
réflexions m’ont fait comprendre que lorsque l’on donne ce n’est pas pour
recevoir en retour par la personne choyée, mais plutôt parce que cette personne
nous a déjà apporté beaucoup ou a besoin beaucoup de notre générosité ou
simplement parce que cette personne nous inspire de la générosité. Alors je me suis dit que face à mes amies je
devais être très importante pour qu’elles m’offrent ce cadeau avec autant de générosité,
mais surtout je ne pouvais pas les priver de mon agréable compagnie lors de
leur prochain périple sur l’autre continent…
alors j’ai accepté! Quelques jours plus tard, mon mec m’a aussi
donné mon cadeau pour mes 40 ans : mon voyage au Mexique prévu en janvier,
et vous savez quoi ? J’ai d’abord
refusé ! Puis il a insisté en me
disant que je méritais 1000 fois plus que ce cadeau ! Alors je me suis dit que je lui faisais
économiser beaucoup d’argent en acceptant sur le champ.
Dans ma quête vers
l’équilibre et la perfection (Hey non, je ne suis pas encore parfaite…
difficile à croire hein ?), j’apprends tranquillement à être généreuse
envers moi-même et à recevoir des autres avec plaisir ! En même temps, je comprends pourquoi la
quarantaine me bouscule autant : après 2 décennies à essayer d’atteindre l’équilibre
et le calme intérieur, je sens qu’il est temps que je mette en application les
belles théories lues dans les livres de psychopop
et les articles du Châtelaine ! Il est temps d’arrêter de DISCUTER des belles
théories de la vie et plutôt de les APPLIQUER. Ainsi apprendre à recevoir et à être
généreuse envers moi-même, c’est l’une des choses que je fais de mieux en mieux
et je crois que c’est l’une des choses qui m’apaisent le plus.