S'il y a un mécanisme de défense humain qui me fascine et me questionne au quotidien c'est: l'auto-sabotage. Sur les zinternets, ce phénomène fascinant se décrit comme suit:
Ensemble de ces attitudes, habitudes et comportements que nous mettons en œuvre, avec parfois beaucoup de ténacité, et qui, paradoxalement, nous empêchent de faire ce que nous voulons ou avons besoin de faire, et finissent par se retourner contre nous. Ces conduites et comportements sont plus ou moins conscients, plus ou moins contraignants, plus ou moins répétitifs. Ils constituent une entrave à notre liberté d’être (capacité à aimer, capacité à prendre soin de soi, capacité à pouvoir proposer des relations interpersonnelles saines). Ils sont des obstacles à notre sérénité et à notre bien-être.
Dans un langage plus routinier, l'auto-sabotage c'est: crisser la marde dans sa vie pour se prouver qu'on ne mérite pas les choses qui sont douces, bonnes et faciles!
Mais d'où vient ce phénomène comportemental fascinant provoqué par tous les humains, selon différents niveaux de sabotage en lien direct avec une zone de confort, qui n'est pas toujours si confortable?
Qu'avons-nous tant à prouver à la vie pour lui montrer que c'est nous qui sommes plus forts et plus grands qu'elle et que peu importe ce qu'elle envoie, nous le défierons?
Pourquoi défier autant la vie, alors qu'elle pourrait tellement être plus facile si nous acceptions de danser avec elle au lieu de la combattre?
Pourquoi avoir si peur que le doux, le bon et le facile ne soient accessibles, qu'au "mérite"? Si "mériter", revient au principe simple qu'il faille avoir été une personne irréprochable, pour goûter au doux, au bon et au facile de la vie, c'est donc dire que chaque fois qu'on entre dans la faille du reproche, même après de longggggggues périodes d'irréprochabilititude, on se portera soi-même devant la justice en devenant juge-partie-juré, pour s'octroyer soi-même LA sentence, en usant d'auto-sabotage.
Lorsqu'en plus, notre éducation et/ou notre culture-affective, nous a construit pour être un humain qui "mérite" seulement, lorsqu'on a passé par une voie difficile et qu'on a fait preuve de la tenacité d'un écureil se sauvant d'une mangeoire à colibri... et bien dans ce cas là, apprécier le doux, le bon et le facile est d'autant plus improbable sans une dose extrême de culpabilité!
Je suis l'une de celle qu'on a valorisé par ma tenacité et ma persévérance... et ça fait de moi une personne qui carburait aux défis (dans ma vie perso, dans mon travail, dans mes amours)... Tellement, que souvent j'en ai oublié de profiter des choses simples et sans défi extrême qui ne me torture pas le coeur, le gEnie ou le corps!
J'ai longtemps mis mon corps dans des états de durs combats pour "mériter" l'acalmie et la zénitude d'un postdéfi sportif.
J'ai longtemps mis mon mental dans des états de durs combats pour "mériter" la satisfaction d'avoir réussi en persévérant et en faisant valoir ma position.
J'ai trop longtemps mis mon affectif (ou mon coeur en guimauve) dans des états de durs combats pour "mériter" d'être aimée.
Pourquoi penser qu'il faille "mériter" quelque chose?
Pourquoi ne pas plutôt faire suffisamment confiance en la vie en savourant la douceur, la bonté et la facilité des choses qu'elle nous envoie?
... peut-être parce qu'on nous a trop longtemps raconté, seulement les histoires où les exemples de succès sont souvent tortueux, remplis d'obstacles et où la misère trônait dans chaque recoin! Au lieu de parler des histoires faciles ou douces, comme si elles ne méritaient pas qu'on s'y attarde, sans qu'il y ait eu torture, misère et déraillement au départ! Comme s'il fallait avoir "mérité" un succès, seulement s'il a été difficile à atteindre!
Moi pis ma coloc de cerveau, on jase beaucoup de ça ensemble ces derniers jours et on croit, qu'en amour, en affaires ou au niveau personnel, le succès n'est pas obligatoirement sans goût s'il se présente sous forme de douceur! La reconnaissance d'une histoire remplie de douceur et de facilité sera peut-être moins publicisée, mais elle laissera probablement son auteur dans un état de zénitude plus grand sur du long terme!
À l'ère du lâcherprisisme, il est peut-être temps de se dire qu'il faille davantage axer sur les signes de douceur que la vie nous envoie, au lieu de chercher la merde dans notre angle mort pour choisir une autre voie plus difficile afin de "mériter" ce qui peut arriver de beau dans la vie. Puisqu'au contraire... quand on croit fortement que: "de toute façon, ça va chier", on met en place ce phénomène malsain d'auto-sabotage pour se remettre en mode combat et prouver à la vie qu'on est plus grand qu'elle.
Parfois j'ai l'impression d'être en mode "crainte", lorsque des choses arrivent simplement, en douceur et sans anicroche? Comme si à ce moment-là, j'avais un arrière goût de reflux de peine trop grande, qui m'aurait laissé à jamais à l'abri du bonheur sans histoire qui tord le coeur. Ou comme si je devais être de tous les combats contre vents et marées à défendre mon point de vue pour le bien de la veuve ou de l'orphelin ou de tout ceux qui ne demandent pas nécessirement à ce que je gueule si fort, pour leur défense!
Tranquillement, je choisis de prendre davantage de recul et d'attendre que les gens me proposent une danse plutôt qu'un combat. Tranquillement, je choisis davantage les voies où les arbres tombés à travers le sentiers se déplaceront facilement avec l'aide de "danseurs" sur le même beat que moi, plutôt que de saisir seule et à mains nues, les troncs gigantesques qui barrent la route.
... est-ce de la sagesse??? J'pense pas, parce que j'suis loin d'être sage!!! C'est surtout une envie soudaine d'arrêter d'être continuellement en attente qu'on apprécie ma fougue, mon intensité et mon efficacité en me plaçant dans des situations difficiles que seule moi souhaite déclamer!
... donc, je m'équilibre!!!
Je suis et resterai une instense, une excessive, une "un peu folle", mais je tente de doser mes réactions à ce qui arrive dans ma vie pour être fière de moi sans foutre le bordel et croire que je ne "mérite" rien de mieux, qu'une vie compliquée!
À la fin 2019, je m'étais promis que 2020 serait l'année où je prioriserais ma vie personnelle, ne sachant pas trop comment j'y arriverais puisqu'il me semblait que je passais déjà beaucoup de temps à m'occuper de moi... Mais j'ai eu de l'aide au début 2020 avec les spm de Miss Covid et tout ce qui est venu chambouler notre monde, cela m'a permis d'apprendre à savourer les joies du lâcher-prise pour ainsi mieux danser avec la Vie, lorsqu'elle m'envoie de la douceur et de la bienveillance gratuites!
Et c'est ça que je veux, moi: DANSER avec la Vie! Être bien dans la douceur... accepter que ça devienne ma nouvelle zone de confort... voir le doux, le bon et le facile qui m'entourent comme les choses que je "mérite"! Tout en continuant d'avoir la persévérance et la tenacité pour surmonter les moments difficiles, cahotiques et déstabilisants qui se présenteront dans ma Vie sans que je les ai provoqué!