Depuis l'épisode "Nolin-Morin", j'ai recommencé ce texte 106 fois, parce que j'essayais de trouver les bons mots, les mots qui feront de ce message, un message neutre sans être bééége... et en même temps que je l'écris, j'essaie de mieux réenligner mon intellect et mon affect, pis c't'é deux-là y s'battent souvent ensemble. Fais que, je les ai laissé gambader de désaccord un bout, pour mieux voir toutes les perspectives de cette situation, où encore une fois: rien n'est tout noir ou tout blanc, pis aussi pour m'apercevoir que dans l'milieu y'a pas juste des nuances de gris, mais tout plein d'arc-en-ciel...
Je me permets d'écrire sur ça, parce que j'ai été à mon tour agresseuse et agressée... Et que dans chacun des cas, je demeurais la même personne, avec les mêmes qualités et les mêmes défauts... mais ce n'est que mon état d'âme qui déterminait le rôle que je prenais, dépendant de la situation qui m'était donnée de vivre ou la place que j'avais pour m'exprimer.
Je me permets d'écrire sur ça, parce que je pourrais dénoncer des gens qui m'ont fait du mal physiquement ou psychologiquement. Je pourrais dénoncer une grave agression mentale où mon coeur et mon âme ont été agressés avec une violence surnoise et perverse.
Je me permets d'écrire sur ça, parce que je pourrais dénoncer des hommes dont les comportements sexuels furent à la limite du consensuel.
Et... surtout, je me permets d'écrire sur ça. parce que je pourrais aussi être dénoncée à mon tour, car j'ai parfois placé des gens dans des situations agressantes par mes comportements abusifs et mes paroles à la limite du consensuel!
Dans chacune des situations, peu importe le rôle dans lequel j'étais, je demeurais la même Cathy, la même fille possédant un désir profond d'être aimée et estimée par la personne devant moi. Et dépendant du dégré de peur de perdre cet amour ou cet estime, je me suis retrouvée à porter un rôle que je n'avais pas prémédité. La peur est la responsable de nos comportements qui nous font dériver de notre essence profonde et de nos aspirations avec lesquelles nous sommes si bien alignées quand nous sommes confiants et zens. La peur vient rapidement tout chambouler lorsque nous nous retrouvons dans une situation qui nous semble hors de contrôle. Pis ça, ça arrive pas juste aux humains "control freak" d'être en situation hors de contrôle, ça arrive à tous les humains, parce qu'on est bâti d'même: on a toussss besoin d'être aimé... Peu importe la face que t'as, peu importe l'argent que t'as, peu importe la position hiérarchique que t'as, peu importe le nombre d'enfants que t'as, peu importe l'état civil que t'as, peu importe... être aimé c'est vital pour tous les humains. La seule différence c'est que certaines personnes sentent ce besoin plus facilement menacé, que d'autres.
Mariepier, Julien, Kevin... ou toutes les autres personnalités publiques qui se trouvent au coeur du mouvement de dénonciations dues à leurs comportements réprobateurs, chacune de ces personnes demeurent le bon humain qu'il a toujours été. Mariepier est une bonne animatrice, une créatrice à succès qui possède sûrement plus que sa beauté pour la qualifier. Julien est un excellent humoriste, un showman hors pair, dont l'intelligence demeurera indéniable pour le qualifier en tant qu'humain. Kevin est un auteur-compositeur-interprète exceptionnel, un musicien de grand talent, qui demeurera toujours un être d'une extrême sensibilité créative. Et ce... malgré leurs comportements abusifs qui font qu'actuellement l'opinion publique ne semblent les qualifier que par ces comportements en oubliant leur essence profonde!
Bon, pognez pas les nerfs, je ne les défends pas! Je ne prends pas position pour ou contre! Je ne leur donne pas ces qualités pour les blanchir des blâmes dont on les accuse! Et je ne remets pas en doute la sincérité des personnes qui les dénoncent! Je souhaite seulement établir le fait qu'un humain ne se qualifie pas par ce qu'il fait, mais par ce qu'il est et ce que j'essaie de faire c'est de réfléchir à la situation en voyant tout ce qu'il y a entre le noir et le blanc... parce que si moi ou mon fils ou ma soeur ou mon amie on se faisait dénoncer pour des comportements abusifs réels, j'aimerais pas ça qu'on deviennent des êtres qui ne peuvent plus être aimés!
En ce moment, ce mouvement de dénonciations a deux effets: soit il nous fait réfléchir sur nos propres comportements ou soit il nous fait dévier d'une introspection profonde, en choisissant de s'attarder aux comportements inexcusables et inexplicables qui se retrouvent au centre de la détresse de ceux qui dénonocent. Se porter l'ardent défenseur des gens qui dénoncent, prendre position virtuellement en émettant des opinions alléatoires qui jugent sans trop savoir... et bein ça, ça l'effet pervers de nous empêcher de prendre du recul et de voir ce que soi-même on peut changer en nous, pour évoluer différemment et empêcher d'être un agresseur ou un agressé à perpétuité. Parce que non on ne peut pas empêcher un agresseur de nous agresser, mais on peut empêcher que ça se perpétue et que le cycle s'arrête un jour. Mais parfois, en toute connaissance de cause et malgré toute notre intelligence et notre croissance personnelle on peut continuer de dire oui au fait d'être un agressé.
Bon, ne pognez pas les nerfs! Je ne dis pas qu'une victime le mérite ou le souhaite ou que son comportement laissait place à l'abus... je me réfère à moi, à mon expérience et à mon attitude à avoir laissé perpétuer les situations agressantes... Je sais pour l'avoir vécu, qu'au détriment de vouloir être aimée, appréciée, reconnue, j'ai subi des comportements, parce que je ne trouvais pas la force de mettre mes limites, par peur de ne plus être aimée.
Je ne veux pas dénoncer ceux qui dénoncent, je ne veux pas amoindrir les comportements abusifs des agresseurs... Je veux simplement dire que pour se sortir d'une relation agressante, qu'elle soit situationnelle ou de longue durée, il faut d'abord et avant tout s'observer soi-même et prendre la décision d'y répondre avec tout l'amour propre qu'on se porte. Qu'on soit agresseur ou agressé, que la méchanceté soit projetée ou reçue, il faut l'arrêter dès qu'elle arrive et la dénoncer chacun à notre façon en imposant nos limites. Et ne vous en faites pas, je ne dénoncerai pas un agresseur, je ne nommerai pas de nom ici, puisque ça aurait trop de répercussions sur l'entourage qui n'a pas vécu ces comportements et qui a le droit de continuer à aimer cette personne.
... mais je m'efforcerai plutôt à ne plus être moi-même une agresseuse par mes paroles ou même par des comportements inadéquats. Je m'efforcerai plutôt de ne pas demeurer dans le rôle de l'agressée en dénonçant immédiatement une parole ou un comportement que je trouve inadéquat et portés contre moi. En fait, ce que j'fais (bein t'sé j'essaye) c'est de mettre le follow spot sur moi pour voir ce que je peux changer à la situation, plutôt que de tourner le follow spot sur tout ce qui m'entoure en souhaitant que tout ça change!
Actuellement, la situation désarmante dans laquelle nous sommes face aux dénonciations qui poppent de partout, n'est que le reflet de la période déstabilisante que vit chaque humain face à la vulnérabilité dans laquelle s'est retrouvée la planète depuis le mois de mars. Et c'est parfait ainsi, l'humain a besoin de vérité.
Je compatis de tout coeur avec toutes ces victimes qui se libèrent de toute la violence qui leur a été infligé. Je compatis de tout coeur avec tous ces agresseurs et leur entourage qui doivent assumer les effets de ces dénonciations. ... Et j'pense que de laisser ma licorne se promener sur son arc-en-ciel ne me rend pas nunuche ou complèment déconnectée de la réalité. J'pense plutôt que si je la parke sur le noir ou sur le blanc en rendant grâce à ma charmante lucidité, ça ne fera qu'augmenter mon niveau de cynisme, de négativisme et ça m'éloignera de la douceur dont j'ai besoin pour être une bonne personne.
J'fais ça d'même en toute connaissance de cause, parce que ça va m'aider à être suffisamment meilleure pour prendre soin des gens qui m'entourent avec la bienveillance qu'ils ont besoin, au lieu de me mêler de la vie des autres en pensant que moi j'suis tellement meilleure qu'eux!
La planète a été foutue dans un état de vulnérabilité extrême, en amenant tous ses beaux humains à se retrouver aussi dans un état de vulnérabilité extrême et présentement nous avons deux choix: avoir peur de changer ou changer pour devenir une meilleure personne!